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Publié le 1 janvier 2020
Bulletin 59 bis Le Tacot à Besançon
Janvier 2020 Christian Mourey
Le tacot à Besançon
L’avènement du chemin de fer est frère de la révolution industrielle du XIX ème siècle. Plus performant et plus constant, le cheval vapeur supplante la plus noble conquête de l’Homme. La première ligne voyageurs avec locomotive à vapeur relie Paris à Saint-Germain-en-Laye en 1837.Une charte des chemins de fer de 1842 organise un partenariat public/privé. L’Etat finance et reste propriétaire des infrastructures (ouvrages d’art, bâtiments, terrains qu’il concède à des compagnies privées qui construisent voies ferrées, installations, matériel roulant sous monopole d’exploitation. Six grandes compagnies animent une toile d’araignée centrée sur Paris : Paris-Lyon-Méditerranée, Orléans, Midi, Nord, Est et Ouest.

Ce n’est que 7 avril 1856 que le premier train PLM part de Besançon-Viotte pour Dole
Qu’ils soient de terre, d’eau ou de fer, tous les chemins mènent à Paris. Mais la France, en dehors des métropoles greffées sur la Capitale, demeure sous la IIIème République, rurale. Le Sénat (le conseil des communes de France) dispose des mêmes pouvoirs que la Chambre des Députés et les Conseils Généraux sont des collectivités locales puissantes. Une loi de 1865 avait déjà autorisé communes et départements à exécuter eux-mêmes ou par concession le transport par voie ferrée. Le réseau secondaire connait alors un développement spectaculaire pour atteindre 20 000 km en 1928. Cette dévotion à la modernité n’est pas exempte d’arrières pensées. Comme lors des grandes foires du Moyen-Age, les Républicains espèrent que les idées nouvelles accompagneront marchandises et voyageurs.
En 1914, la France compte 70 000 km de lignes nationales et locales. Il en reste 24 000.
L’écartement des voies normales est de 1, 435 mètre. Généralement pour le chemin de fer d’intérêt local, l’écartement est dit métrique soit 1 mètre. Les locomotives y sont plus légères. Les convois de faible longueur, sont constitués d’un maximum de 10 wagons de faible gabarit. Ces petits trains baptisés « tacots » intègrent souvent wagons de marchandises et voitures de voyageurs mêlés. A raison de 2 services quotidiens, ils peuvent transporter la capacité de deux bus pour un temps de parcours plus long. Quant au fret, il aurait fallu plus d’une vingtaine de tacots pour reprendre la cargaison d’une péniche accostant, dans les années 30, au nouveau port fluvial de Besançon.
Comme Besançon tergiversant pour la ligne Besançon-Dijon à voie normale, le département du
Doubs tarde à se prononcer sur le choix des lignes d’intérêt local. En 1896, 40 ans après le premier
train PLM à la Viotte, alors qu’est en place le réseau à voie normale reliant Besançon à Pontarlier,
Salins, Dole, Gray, Vesoul, la vallée du Doubs, Morteau, le Département retient quatre lignes à
voie étroite indépendantes les unes des autres : Pontarlier-Mouthe, Andelot-Levier, Morteau
Maiche et Besançon-Amathay Vésigneux. Leur mise en service intervient vers 1910. A noter que
la Haute Saône dispose alors de 520 km de voie métrique reliant 50 gares, son premier tacot datant
de 1878.
Besançon est concernée par deux lignes : pour le Doubs (Chemin de Fer du Doubs) Besan
çon-Amathay-Vésigneux) et pour la Haute-Saône (Chemins de Fer Vicinaux) Besançon-Vesoul par
Rioz et Mailley. Besançon accorde une subvention de 550 000 F pour la ligne d’Amathay et règle
10% de la construction de la ligne de Vesoul.du tacot.










