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Publié le 1 juin 2019
Bulletin 59 Le second Empire « Entre deux Républiques »
Juin 2019 Michèle Manchet
2 septembre 1852 – 4 septembre 1870
Napoléon III exerça d’emblée un pouvoir autoritaire et répressif, avec toutefois un gouvernement efficace et une administration encadrée par des préfets aux pouvoirs renforcés.
La politique générale
Le régime, quasi dictatorial, s’appuyant sur l’Eglise pour un retour à l’ordre moral, évolua progressivement vers le libéralisme, puis même vers le parlementarisme avant sa chute.
L’Empereur souhaitant faire de la France une grande puissance mondiale entreprit la modernisation du pays, accompagnée de mesures sociales inspirées par le Comte de Saint-Simon.
De grands travaux furent réalisés, partout en France, financés par la dette, des
établissements bancaires étant créés à cet effet : banques de crédit et de dépôt.
Pour faciliter le commerce national et international, favorisé par les traités de libre échange, les voies de communication furent développées, en particulier le réseau ferroviaire, comportant 20 000 km de voies en 1870, mais aussi les routes et les voies navigables.
De grands ports furent équipés pour une marine marchande, 2e mondiale en 1870.
Un aménagement général du territoire eut lieu, comprenant le boisement des Landes, l’asséchement des marais de la Dombes et de la Sologne, l’irrigation de la Provence.
Le chantier prioritaire fut toutefois la rénovation de Paris, confiée en 1853 au préfet HAUSSMANN, chargé « d’assainir, d’aérer et d’embellir « la capitale ». Il procéda radicalement par la destruction d’îlots insalubres, l’extension de la ville découpée en 20 arrondissements, la création de larges artères et de nouveaux quartiers, avec eau potable, éclairage et égouts, l’élévation de nombreux monuments civils et
religieux, la création d’espaces verts et de parcs (bois de Boulogne achevé en 1860, bois de Vincennes, parc Montsouris, Buttes Chaumont, etc.)
D’autres villes, encouragées par le souverain, suivront cet exemple : Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux… et Besançon aussi. La physionomie de la France urbaine en fut durablement modifiée.
Le souverain s’intéressa aussi à la vie culturelle et scientifique ; il était proche d’écrivains et de chercheurs, tels Claude Bernard et Louis Pasteur dont il fit un sénateur en juillet 1870 (…à temps…).
Et il se préoccupa de l’enseignement, y compris pour les jeunes filles. (Julie-Victoire Daubie fut la première bachelière en 1861). Le ministre Victor Duruy ne put imposer la gratuité et l’obligation de l’enseignement primaire (désormais associées à Jules Ferry et à la IIIe République !) mais institua le
certificat d’études primaires, obligea la création d’écoles pour les filles en 1867 et décida de la possibilité d’octroyer des bourses. Des facultés furent créées et les matières enseignées diversifiées. Le progrès était en marche…
Duruy ne put imposer la gratuité et l’obligation de l’enseignement primaire
(désormais associées à Jules Ferry et à la IIIe République !) mais institua le
certificat d’études primaires, obligea la création d’écoles pour les filles en
1867 et décida de la possibilité d’octroyer des bourses. Des facultés furent
créées et les matières enseignées diversifiées. Le progrès était en marche…























Le premier adjoint, l’ancien officier de marine, Léon Proudhon, lui succéda de 1867 à 1870 et, fidèle à sa mémoire, fit achever les travaux en cours, mais la guerre survint qui les interrompit pour plusieurs années.
Michèle Manchet,
Vice-Présidente de la RVB.