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Publié le 1 avril 2013
Bulletin 53 Besançon Histoire du cimetière des Chaprais
avril 2013 Jean-Pierre Gavignet

Introduction à la visite
C’est à la découverte des tombes de la partie haute du cimetière des Chaprais, classée en 1979, que nous inviterons le lecteur dans la prochaine livraison du bulletin, dès que le froid, la pluie, la neige de cette fin d’hiver auront cessé de décourager la promenade. Devant toutes celles quesignaleront leur style ou le nom des morts qu’elles abritent, nous nous arrêterons pour un commentaire.
Ces tombes sont de pierre, complétées parfois d’éléments de marbre et de fonte. Beaucoup plus rarement, la fonte se substitue à la pierre. Si l’on excepte les croix, les urnes ou les colonnes brisées, les sculptures qui les ornent sont plus fréquemment des bas-reliefs que des rondes-bosses.
Il se rencontre deux types de tombes : les dalles plates, les moins nombreuses, qui recouvrent des sépultures de pleine terre, et les monuments dressés (chapelles, sarcophages, baldaquins, dalles surélevées), sous lesquels se trouvent soit des pleine-terre, soit des caveaux.
Le cimetière des Chaprais, »musée en plein air de l’art funéraire au XIXe siècle »(Cornillot), doit au néoclassicisme de la Restauration et de la monarchie de Juillet ses sarcophages à l’antique, ses cippes, ses portiques à fronton, où se déploie le répertoire décoratif de ce style : palmettes, pieds en griffes, acrotères, guirlandes, feuilles d’acanthe. Le romantisme, qui, à la même époque, cherchait dans l’art gothique le moyen de faire renaître l’héritage médiéval, y multiplia les arcatures brisées, les pinacles, les feuilles de chou, les trilobes et les quadrilobes. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’éclectisme laissa aux Chaprais quelques exemples de son intérêt pour les styles du passé et des pays lointains. Il y mêla, comme ailleurs, un goût pour le décor végétal dont l’art nouveau, dans la dernière décennie du siècle, marqua l’aboutissement.
Partout règnent les symboles: sabliers, colonnes brisées, torches renversées, larmes, urnes drapées, chouettes, fleurs de pavot, couronnes d’immortelles, branches de lierre, etc. Ils s’accompagnent parfois d’armoiries ou d’attributs (caducée du médecin, objets liturgiques du prêtre, boulets de l’artilleur).
Les épitaphes, sobres ou prolixes, ne manifestent pas en général d’originalité, tant pèse sur ce lieu de mort le poids de la tradition. Nous transcrirons ici celles qui paraîtront dignes d’intérêt.
Jean Pierre Gavignet
N.B.: pour plus d’informations, on pourra consulter l’ouvrage d’Anne-Lise Thierry, à ce jour le plus complet sur le sujet: une Nécropole romantique, le cimetière des Chaprais, à Besançon, au XIXe siècle, Annales littéraires de l’université de Besançon, numéro 344, Paris, les Belles Lettres, 1987.
