Bulletin 52 bis Besançon Une belle démarche de réhabilitation, la tour du Saint Esprit quai Vauban

juin 2012 Patrick Blandin, chargé de la protection des monuments historiques à la conservation régionale des monuments historiques

Une association des amis de la tour du Saint-Esprit, vient de se créer en vue de sensibiliser le grand public à l’intérêt de participer à la restauration de cet édifice majeur de notre patrimoine bisontin (XIIIe – XVe siècles), par le biais d’une souscription lancée par la Fondation du Patrimoine.

C’est pour la RVB l’occasion de rappeler ce que fut l’hôpital du Saint-Esprit.
L’hôpital créé à Besançon au début du XIIIe siècle par les religieux de l’ordre du Saint-Esprit fut un des plus importants de cet ordre. Il remplit pleinement ses fonctions jusqu’au XVIe siècle pour se limiter ensuite aux enfants abandonnés, aux femmes en couches et aux voyageurs. Après l’érection de l’hôpital Saint-Jacques en hôpital général par Louis XIV, l’hospice du Saint-Esprit ne prit en charge que les enfants. Il ferma en 1797. Il avait été reconstruit au XVIIIe siècle par les architectes J. P. Galezot et J. C. Colombot en conservant à l’est l’église du XIIIe siècle, des bâtiments de communs et la tour du milieu du XVe siècle qui avait été un ancien logement du recteur et avait dû aussi participer à la défense de la ville.
Situé entre le quai Vauban et la rue Goudimel, l’hôpital du Saint-Esprit est un ensemble de plan en grille. Les bâtiments XVIIIe comportent un escalier monumental en pierre. Ils suivent l’alignement du quai Vauban et sont disposés autour de la grande cour ouverte sur la rue Goudimel par un portail que surmonte le groupe sculpté de la Charité. A gauche, l’entrée de la présidence de l’Université a pris la place de la basse cour.

L’église, actuel temple protestant, forme l’angle sud-est de l’ensemble. Elle est à chevet plat, son vaisseau
unique est voûté d’ogives. En 1841, l’architecte Delacroix l’a dotée d’un porche qui donne aussi accès à la
cour. Celle-ci présente à son côté sud-ouest une galerie en bois du XVIe siècle au décor sculpté très riche.
La tour est en retrait par rapport à l’alignement des façades du quai qui se termine plus à l’est par un bastion. De plan carré, elle comporte un soubassement voûté en berceau et d’arêtes, trois étages plafonnés à la française. Son toit en pavillon conserve une charpente à chevrons formant fermes. L’escalier à vis en pierre qui est en demi hors œuvre sur le plan nord-est présente au départ un limon libre orné de sculptures figurées et conserve en partie les huisseries qui fermaient des baies rampantes

Patrick Blandin