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Publié le 25 juin 2025
METZ “Si paix dedans, paix dehors”
- jeu 26 septembre 2024
« Le Graoully » : Au 3e siècle, un monstrueux dragon à l’appétit féroce décime la jeunesse de Metz. Saint Clément sauve la ville du monstre et des serpents qui vivaient avec lui dans l’ancien amphithéâtre romain, en les noyant dans la Seille ».
Metz aujourd’hui
La ville compte 121 000 habitants, l’agglomération 300 000 habitants . Elle se situe au confluent des vallées de la Moselle et de la Seille.
La ville de Metz s’est d’abord développée sur la colline Sainte-Croix à l’époque celte puis gallo-romaine. Elle est restée à l’intérieur de ses remparts successifs correspondant à l’actuel centre-ville, jusqu’au XIXe siècle. Les constructions se caractérisent par les tonalités ocre jaune de la pierre de Jaumont ou du grès rouge des Vosges dans « le quartier impérial » à la fin du. XIXe.
Metz dans l’Antiquité
Le peuple celtique des Médiomatriques donne son nom à Metz, nom qui apparaît dans les Commentaires de Jules César. Cette tribu s’est fixée certainement au IIIe siècle av. J.-C. sur un territoire allant de l’Argonne aux Vosges.
Divodorum (20 000 habitants)
L’importance des nouvelles voies romaines améliore les anciens chemins celtes. A Metz, les axes Lyon-Trèves et Reims-Strasbourg se croisent.
Le plan de la ville suit un quadrillage classique. Les lignes nord-sud (le cardo) et est-ouest (le decumanus), sont aujourd’hui les rues Serpenoise – rue Taison et En Fournirue.
Quelques monuments romains :
Sur l’acropolede Metz, actuelle place de la maternité Sainte-Croix, on retrouve des temples, des commerces et des thermes découverts en 1934. Le musée de la Cour d’or actuel est inscrit dans ce bâtiment et a permis de le mettre en valeur.
L’amphithéâtre (à côté de la gare, n’existe plus) se développe sur trois étages. Avec une capacité estimée à 25 000 places (idem Nîmes).
L’aqueduc (début IIe) Le pont traverse la vallée de la Moselle à l’endroit où la rivière fait un méandre très large. Le tracé s’étendait sur 22 km et reliait la source des Bouillons près de Gorze à Divodurum dont 12 en souterrain et 1128 m sur la vallée en arcades. Les arches, au nombre de 110 à 120, avaient une hauteur de 30 m pour les plus hautes et une portée d’une douzaine de mètres. (Pont du Gard 360m pour 52 km).
Rive gauche, à Ars sur Moselle, se trouvent un bassin ainsi que sept arcs,
Rive droite, à Jouy aux Arches restent seize arcs contigus, ainsi que le bassin collecteur.
Près de 1 500 ans plus tard, l’aqueduc a connu une seconde vie. Des travaux ont été entrepris sur les arches de Jouy entre 1837 et 1838. L’écrivain Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, a participé au recensement d’un millier d’édifices classés monuments historiques en 1840. Il écrira « On a acheté et démoli deux maisons placées sous les arcades pour le passage ».
Une production nouvelle, la vigne, fait son apparition à partir de la fin du IIe, date de l’autorisation accordée par l’empereur Probus. Ce vignoble se propage rapidement dans les alentours de la ville où apparaît également le mirabellier.
Au Moyen Age :
La construction de l’édifice, (ancienne basilique ? fin IIIe) connu sous le nom de basilique de St Pierre aux Nonains deviendra plus tard l’église de l’abbaye.
Metz est la capitale du royaume d’Austrasie durant deux siècles de la période franque, de 511 à 751. C’est à Metz que naît la dynastie des Carolingiens inaugurée par Pépin le bref en 751.
Des quartiers se développent en particulier celui des tanneurs avec ses maisons en étage bordant un bras de la Seille comblé en 1904. Il y aurait eu jusqu’à 60 tanneurs en 1754. La Rue de la Saulnerie , les arcades de la place St Louis, la maison des têtes…
En 1552, le roi de France Henri II s’empare des Trois Evêchés (Metz, Toul, Verdun). Cette annexion de facto sera ratifiée de jure par les traités de Westphalie, en 1648. Metz devient une place forte du royaume de France, tandis qu’elle continue de se développer.
Charles Quint voulant reprendre les villes du Saint-Empire, organise le siège de Metz. La ville, défendue par le duc François de Guise reste aux mains des troupes françaises (janvier 1533).
La ville devient le siège d’un parlement en 1633, puis d’un baillage en 1634. L’enceinte médiévale est remaniée notamment au niveau de la porte des Allemands.
En 1673, Vauban est chargé par Colbert d’améliorer le système défensif de la ville En 1675 il aurait déclaré « Les autres places du royaume couvrent la province, Metz défend l’Etat ».
En 1852, le chemin de fer arrive à Metz, ce qui entraîne de profonds changements territoriaux,
Pendant la guerre de 1870, l’armée impériale du maréchal Bazaine se réfugie à Metz. La ville , assiégée en août, capitule fin octobre. « La plus forte citadelle de la France » est rattachée à l’Empire allemand le 10 mai 1871.
Entre 1877 et 1905, 17 grands quartiers de casernes d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et de génie se construisent.
Les remparts urbains et la citadelle de Metz ont été démolis aux XIXe et XXe siècles pour faire place à des boulevards urbains. Les autorités allemandes décident de faire une vitrine de l’empire wilhelmien : « le quartier impérial ».
En 1902-1903, l’architecte Conrad Wahn, s’inspirant des théories de C.Sitte, conçoit un plan d’urbanisme. L’éclectisme architectural se traduit par l’apparition de nombreux édifices, de style néo-roman tels la poste centrale (1911) , le temple protestant ou la nouvelle gare ferroviaire (1907); de style néo-gothique le portail de la cathédrale et le temple de garnison, de style néo-baroque la chapelle St Charles Borromée et le palais de l’Intendance ou encore de style néo-renaissance comme le palais du Gouverneur ou l’Hôtel des arts et Métiers de l’architecte Gustave Oberthür.
En 1910, le maire Paul Böhmer écrit : « Une promenade à travers la ville convaincra chacun, qu’à côté du vieux Metz pittoresque de l’époque française, un Metz moderne est en train d’être érigé, qui doit sa création à l’initiative et la force de travail allemande ».
Après l’armistice de 1918 et le retour à la France, la Moselle reste traumatisée.
En 1940 Metz redevient allemande par annexion. En 1944 le siège de Metz va durer 2 mois 1/2, la ville est libérée le 22 novembre 1944.
Le maire ministre H. Mondon (1947-1970) va développer un urbanisme fait de nombreuses démolitions.
En 2010, l’ouverture du centre Pompidou-Metz symbolise la modernisation de la ville (première décentralisation culturelle en France annoncé en 2003).
Certaines personnalités ont vu le jour à Metz (Paul Verlaine), tandis que d’autres s’y sont installées François Rabelais. Robert Schuman qui ont participé au rayonnement culturel de la ville.
Robert Schuman propose par sa déclaration du 9 mai 1950 de placer la production franco-allemande du charbon et de l’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe ( CECA)
Le régime concordataire en Alsace-Moselle est un élément du régime concordataire de 1802 (Bonaparte et Pie VI). En 1905, l’Alsace-Moselle étant alors un territoire allemand n’est pas concernée par la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905. La loi est supprimée en 1940 et rétablie en 1944.
Ce régime spécifique à l’Alsace-Moselle reconnaît et organise les cultes catholique, luthérien, réformé et israélite et permet à l’État de salarier les ministres de ces cultes.
Le quartier juif : La présence juive en Lorraine semble remonter à l’Antiquité. Néanmoins elle est attestée à Metz en 599 dans les courriers échangés entre le pape et les rois d’Austrasie.
Le représentant messin le plus influent est Rabbénou Gershom. Né à Metz en 960, il devient la principale figure du judaïsme lorrain médiéval. Il dirigea une école talmudique à Mayence. Il fut connu pour ses ordonnances organisant la vie familiale, notamment celle interdisant la polygamie et celle concernant la répudiation de l’épouse sans son accord, remplacée grâce à lui par le divorce en bonne et due forme. Ces ordonnances seront adoptées progressivement par toutes les communautés juives.
Cette époque où la région qui s’étend de la Champagne aux communautés rhénanes de Spire, Worms et Mayence, en passant par l’Alsace et la Moselle, accueillera un extraordinaire développement de la pensée juive.
Sigebert de Gembloux, moine bénédictin directeur de l’école scolastique (1030-1112), consulte des érudits juifs pour traduire des passages de la Bible.
Cet âge d’or prend fin en 1096 avec le massacre de 22 juifs messins lors de la première croisade. En 1237, les juifs étrangers entrant à Metz se voient obligés de payer un droit de trente deniers jusqu’à leur expulsion du duché en 1477.
Les juifs sont de nouveau autorisés à s’installer à Metz en 1565. En 1567, ils obtiennent du maréchal de Vieilleville le droit de résidence en ville afin de pouvoir participer au ravitaillement de l’armée en chevaux et en blé.
Construction d’une première synagogue vers 1609. Puis en 1716 une 2e synagogue et une école talmudique furent construites à côté.
La synagogue actuelle a été réalisée dans un style néo roman entre 1848 et 1850 par l’architecte Nicolas-Maurice Derobe (1792-1880), mais supervisée pour les détails par l’architecte Jean-Jacques-Charles Gautiez (1809-1856).
Anne Villemin-Sichermann : Elle est l’auteure d’une série de romans policiers historiques dont l’intrigue se déroule essentiellement à Metz à la fin du XVIIIe siècle (liée au quartier juif). Dans la série Augustin Duroch, elle mêle à des intrigues policières, aux côtés de personnages de fiction, des personnalités historiques (de Calonne intendant des trois évêchés) mais aussi des évènements historiques du XVIIIe siècle.
En février 2023 parait le premier roman d’une nouvelle série qui met en scène une sage-femme au temps du Consulat toujours à Metz,
L’église de Sillegny : « la Sixtine de Lorraine » à quelques kilomètres de Metz. L’église de style gothique fut édifiée au XVe siècle. Elle possède une tour massive et fortifiée. La richesse de l’édifice se trouve dans les fresques couvrant les murs intérieurs. Elles représentent des scènes religieuses, fourmillent de détails parfois très pittoresques. Elles ont été peintes par des artistes inconnus.