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Publié le 1 mai 2017


Bulletin 57 Le panorama circulaire : une oeuvre architecturale originale au XIXe siècle

mai 2017 Jack Bourguet

A Paris, en 1799, deux rotondes reliées entre elles par un passage couvert furent réalisées boulevard Montmartre. Elles sont détruites vers 1830, mais le passage existe toujours.
La première représentation fut « Une vue de Paris » suivie par «L’évacuation de Toulon» par les Anglais en 1793, puis « Le Camp de Boulogne » en 1804. D’autres panoramas furent construits boulevard des Capucines avec des hommages aux victoires de Napoléon Ier. Le Mercure de France en 1810 parle « de l’effet magique de la bataille de Wagram ». Ajoutons que des villes ou des monuments ont également été peints.
D’autres peintures furent réalisées : «Panoramas d’Alger en 1833», «La bataille de la Moskova » en 1835. La rotonde élevée sur le Champ de Mars pour l’exposition universelle de 1855 fut démolie et reconstruite, elle deviendra le théâtre du Rond point des Champs Elysées. La mode se maintiendra jusqu’aux années 1900. Un visiteur de l’exposition universelle de Paris, en 1900, écrit : «Aimez-vous les panoramas ? On en a mis partout… la foule inlassable se presse, se bouscule devant ces tableaux dont la contemplation paraît la ravir.»
Toutefois, à partir des années 1900, les panoramas tendant à passer de mode. En Europe (Paris, Bruxelles, Vienne, Londres…), la vogue grandissante des patinoires oblige les villes à se doter de nouveaux édifices. Le Panorama se prête à cette reconversion. La rotonde est évidée, on installe autour de la piste, un café, une promenade et une estrade pour l’orchestre. Le panorama édifié par Charles Garnier en 1883 à Paris va devenir le théâtre Marigny.
L’apparition du cinématographe va contribuer lui aussi à la disparition de cette architecture éphémère qui est rapidement oubliée.
A Lucerne la rotonde a été construite en 1889 avec un diamètre de 40 mètres. La peinture a été réalisée par E Castres. D’abord établi à Genève, en 1881, puis transféré à Lucerne, en 1889. Le Panorama Bourbaki fut transformé en garage et réduit dans sa hauteur. Après une restauration de la rotonde (40 mètres de diamètre) dans les années 2000 il donne à nouveau accès à la scène spectaculaire des Verrières.
Le thème très particulier du panorama montre l’immense misère des soldats blessés, affamés et gelés qui ont passé la frontière suisse à Verrières de Joux, le 1er février 1871.
L’auteur de l’ouvrage est le peintre Edouard Castres, volontaire de la Croix Rouge pendant la guerre, aidé de collaborateurs. Après avoir réalisé un grand nombre de projets, Édouard Castres a voulu, dans cette œuvre, associer à l’idée de guerre, non pas la notion de victoire, mais la notion de douleur. Le cadre choisi, un paysage d’hiver gris-blanc, d’immenses champs couverts de neige, a permis d’accentuer la tragédie humaine.
Cette œuvre constitue un document à la mémoire de la première grande action humanitaire de la Croix Rouge suisse.

Jack Bourguet

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