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Publié le 28 octobre 2025
Bulletin 62 Vu pour vous
Quai Vauban: Des travaux discutables: Menuiseries PVC mises en place sur le bâtiment longeant le Doubs (côté Université)
Ces deux menuiseries PVC, à grands carreaux notamment, dénotent par rapport aux autres menuiseries.

À propos de l’hôtel de ville, de sa fontaine, de sa toiture.
Nous avons vu avec satisfaction, en 2021, l’achèvement des travaux de restauration de l’hôtel de ville, bâtiment de la Renaissance, incendié en 2015, mais avons été surpris par la mise en place, dans la vaste niche cantonnée de colonnes doriques en marbre de Sampans, d’une fontaine reproduisant la structure créée en 1854 par A Delacroix, ceci en application de la doctrine de réfection « du dernier état » préconisée par Les Affaires Culturelles.

En 1568,une statue en bronze, due à Claude Lullier,représentantCharles Quint chevauchant une aigle éployée bicéphale dont les becs rejetaient de l’eau ou du vin
,était agrafée au mur de la niche ;
elle fit l’admiration des ambassadeurs suisses en 1575 qui la décrivirent avec précision, permettant à Pierre Marnotte d’en
réaliser un dessin.
Après la révolution, la niche resta vide, mais en 1854, l’adduction des eaux d’Arcier fut l’occasion pour
Alphonse Delacroix (omnipotent architecte de la ville jusqu’à sa mort en 1878) d’édifier diverses fontaines en ville, place du marché, place Marulaz, place Bacchus et, précisément à l’Hôtel de Ville.

Un vaste bassin en pierre de 4 mètres de diamètre fut édifié au sol (qui se brisa d’ailleurs en partie en 1860) au centre duquel s’élevait un important piédestal octogonal, sorte de
fût étagé, surmonté de dauphins sculptés dans la pierre supportant une large vasque (de telles vasques figurant dans toutes les fontaines de Delacroix, y compris place du marché où, pesant quatre tonnes, elle s’écroula !) portant la statue en fonte d’un enfant ayant une coquille sur la tête d’où l’eau s’écoulait
A force d’être compliqué, l’ensemble était plutôt bizarre et altérait la simplicité de la façade. : Gaston
Coindre parla d’édicule mesquin au bronze de pacotille….Cette fontaine fut détruite en 1897 car sa vasque, empiétant sur la chaussée, gênait la circulation du tramway électrique. Elle fut remplacée
par des arbustes plantés au sol et on l’oublia…d’ailleurs elle ne figure pas dans le répertoire des œuvres de Delacroix au sein du bel ouvrage qui lui fut consacré par la Société d’émulation du Doubs.
La reproduction actuelle est fidèle à l’original et la statue sommitale, disparue, put être remplacée par un modèle similaire acquis auprès d’un brocanteur pour 8.000 euros, « enfant à la coquille » dû au sculpteur
Carrier- Belleuse et provenant de la fonderie Durenne à Sommevoire. Ce modèle connut un assez grand succès et il garnit quelques fontaines, de ci, de là, y compris en Italie !
En ce qui concerne la toiture, nous avons vu avec soulagement la disparition des hideuses lucarnes, œuvres également de Delacroix, et leur remplacement par d’autres, proches de « l’état initial » du seizième siècle. La réfection du toit est dans son ensemble, d’une grande qualité, quand bien même nous avions espéré la pose de tuiles plombées.
Deux restaurations qui interrogent: 44 et 80 grande rue

Si l’on peut émettre des réserves sur le parti pris d’une restauration, on ne peut être qu’atterrés par la décrépitude constatée de certains bâtiments, malgré leur protection au titre des monuments historiques. On peut citer notre pavillon de musique, de l’hôtel d’Olivet 44 grande rue décrit plutôt comme une fabrique de jardin.

La maison de Madame Dandré
la ravissante maison sur une parcelle laniérée due à C A Colombot à partir de bâtiments du XVIIe siècle au 80 grande rue, déjà malencontreusement surélevée au dix-neuvième siècle et massacrée intérieurement par les commerces successifs ( (disparition du salon ovale et de l’antichambre , badigeonnage des rares lambris restant en noir puis en gris)voit son balcon, situé au premier étage devant la baie axiale de la serlienne ,amputé de deux balustres en pierre. La façade sur rue et la toiture sont inscrites à l’inventaire
des monuments historiques À quand un arrêté de péril ?
RVB