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Publié le 29 octobre 2025


Bulletin n°51 bis Noté pour vous en ville

Renaissance du Vieux Besançon Bulletin n° 51-bis juin 2011

Au fil des rues…

« Dis-moi, n’as-tu pas observé, en te promenant dans cette ville, que d’entre les édifices dont elle est peuplée, les uns sont muets, les autres parlent et d’autres enfin, qui sont les plus rares, chantent ? »

Paul Valéry

Puisse cette citation du poète vous donner l’envie durant ce bel été de quelques escapades, par la pensée au moins, dans nos rues, cours et arrière-cours, nos édifices, nos parcs et jardins, sur nos places et collines.

Bonnes vacances à toutes et à tous.

Le président, le bureau et le conseil d’administration de la R.V.B.

Le mot du président

Paradoxal ! Dans le même temps que notre centre historique s’améliore, se débarrasse peu à peu de tout ce qui pouvait encombrer, perturber l’œil du visiteur et que notre ville devient une vraie leçon de choses consacrée à l’architecture, à l’urbanisme, aux usages du temps passé ; dans ce même temps, disais-je, disparaissent, comme autant d’atteintes volontaires ou involontaires au patrimoine, quantité d’éléments, de détails, modestes, parfois à peine aperçus, mais qui étaient des témoins précieux parce que rescapés du passé : portes d’entrée d’immeubles, éléments décoratifs de ces portes, poignées, mascarons, huisseries, inscriptions d’autrefois sur les façades, statuettes dans leur niche, grilles de fenêtres, éléments d’éclairage ancien de nos voies…

Paradoxale aussi, cette enquête, parue il y a peu, qui portait sur les pratiques culturelles de nos compatriotes et mettait l’accent sur un relatif échec en matière d’éducation culturelle, alors que l’offre culturelle est en constant développement, mais reste l’affaire d’une minorité.

Paradoxale, cette situation quand on connaît le succès populaire rencontré par les journées, devenues européennes, du patrimoine, par la nuit des musées, ou encore l’engouement pour l’émission télévisée Des racines et des ailes.

Il est vrai que, faute d’une véritable prise en considération de l’Histoire des arts dans le socle commun d’éducation, toute démarche de sensibilisation des jeunes générations ne pourra porter pleinement ses fruits.

Il nous revient aussi à nous, membres d’associations patrimoniales, de relever ce défi de la transmission de nos valeurs, en incitant toujours plus de monde à nous rejoindre dans ce travail de sensibilisation, de découverte et de défense des éléments les plus caractéristiques de nos patrimoines architecturaux, décoratifs et naturels.

Jean-Marie Pinel

La Chapelle des Antonins

Désormais tout entière dévolue à la loge maçonnique, on ne pourra plus pénétrer dans le rez-de-chaussée, jusqu’ici garage, et voir les colonnes de la nef, masquées par des cloisons. Sic transit…

A l’hôtel Terrier de Santans chef d’œuvre en danger (A Bertrand, 1770-1772, 68 grande rue)

L’incurie des copropriétaires a laissé s’effondrer le plafond de l’escalier d’honneur. Même réparé – on peut l’espérer ! – il y a fort à penser que les décors ne pourront être restaurés avec la même qualité.

Depuis quelques années, l’hôtel Terrier de Santans, l’une des plus belles demeures de la fin du XVIIIème siècle à Besançon ne cesse de souffrir et de se détériorer malgré son inscription à l’Inventaire des Monuments Historiques et le classement de certaines parties. Après le porche et le portail, après la cour d’honneur et l’ancien jardin, hier saccagés, il s’agit désormais du plafond de l’escalier d’honneur. Malgré l’apparition de fissures qui auraient pu être traitées à temps, l’inaction a mené à la chute d’une partie du plafond et les dégâts s’accentuent peu à peu jusqu’à menacer la rosace centrale…

Rappelons l’excellence du travail des sculptures de stuc, vraisemblablement commandées par l’architecte à l’un des Marca. Décors qu’il sera hélas très difficile de reproduire à l’identique…Les staffeurs se faisant rares.

22, rue Charles Nodier

La maison due à Claude-Damien Gardaire (vers 1745) est en restauration. Il faut s’en réjouir ; toutefois le nettoyage de la façade a fait disparaître l’inscription «  puits » qui y figurait, côté rue du Porteau, signalant l’accessibilité dans la cour à un point d’eau pour la lutte contre l’incendie. Nous souhaitons que cette marque pittoresque puisse être refaite et espérons qu’un souvenir précis en a été conservé.

Place du 8 septembre (Place St Pierre)

Au n° 3, la petite porte XVIIe-XVIIIè, a disparu : on nous assure qu’elle est en réparation et sera remise en place. A suivre…

Rue des Martelots

Côté droit, l’ensemble des bâtiments des sœurs de la Charité, depuis l’hôtel de Camus jusqu’à la vaste chapelle, a été enfin blanchi et les portes repeintes;

La façade de l’hôtel de Camus (A. Bertrand, 1782) 2 rue des Martelots reste toutefois grisâtre au- dessus des refends du rez-de-chaussée, mais sa porte cochère finement décorée est , elle, grassement barbouillée, et son élégante frise en pâtit… Une consolation, le bois est protégé…

Comment ne pas s’étonner de cette récente mise en peinture du portail suite au récent nettoyage très agressif des vantaux ? Nous ne pouvons en effet que déplorer l’absence d’une étude préalable qui aurait permis de retrouver la couleur initiale, déplorer l’oubli de la pose d’un enduit préalable à la mise en peinture ce qui aurait permis de combler les crevasses créées notamment par le décapage agressif et enfin déplorer la mise en peinture du heurtoir et de son élégante plaque de métal ajouré en dépit de tous les usages anciens…

Rappelons que ce portail, de même que la totalité de la façade, sont inscrits à l’Inventaire des Monuments Historiques…

Il faut par ailleurs, signaler la richesse et la qualité du décor intérieur de la Chapelle de Martin-Béliard, ouverte sur la cour, dans laquelle les curieux ne sont pas toujours les bienvenus…Charité mal ordonnée?

Au numéro 15, sur le côté gauche de la rue, une masure noire flanquée de deux portes de garages au rez-de-chaussée, côte à côte et de couleur différente, fait tache ; son propriétaire devrait être contacté pour améliorer au moins l’aspect général de ce qui doit être un taudis sans doute non occupé.

Désolant !

Entre le 2 et le 4, rue de Pontarlier

Le bel immeuble construit en 1749, actuellement sans numérotation (peut-être le 2 bis ?) est à l’abandon depuis au moins 30 ans ! Cet ensemble, à l’occasion squatté, mériterait un meilleur traitement de la part de son (ou ses) propriétaire(s).

14, rue de Pontarlier

Façade et devanture de l’ancien restaurant d’une couleur à éviter, par ailleurs abondamment taguées.

9, rue Rivotte

Au rez-de-chaussée, grilles et ébrasements de fenêtres sont peints couleur fuchsia !

C’est le printemps, les tags refleurissent…

On en voit partout : sur les murs, en bas, en haut, au-dessus des fenêtres des étages, décorées d’arabesques, jusqu’aux cheminées (voir l’angle droit de la place Pasteur), sur les portes, un peu partout, même dans nos rues les plus parcourues et les plus surveillées, telles la Grande rue et la rue des Granges…

-Grande rue, il faut admirer la porte de l’hôtel Wey (n° 49) et sa voisine au 51… et plus loin, en en oubliant nombre au passage, la porte de la maison Bertrand, n° 122.

-Rue des Granges, la porte du n° 46 (hôtel Bullet) est assez exemplaire aussi, et tant d’autres.

Les agents de la Ville en charge de leur enlèvement n’arrivent plus à suivre et observent que le hénomène aurait décuplé depuis les beaux jours. Par ailleurs, la présence de caméras ne permettrait pas d’identifier les taggueurs, car dans les passages souterrains où l’on en trouve, les images filmées ne montrent que des individus encapuchonnés, le nez chaussé de lunettes noires. Seul le « FLAG » est donc possible, mais à laisser aux forces de l’ordre car sinon cela peut s’avérer dangereux… triste société…

Où est passée la copie du plan relief de Besançon de 1722 ?

Présentée au début des années 1990 dans une partie de la salle XVIIIè siècle du musée des Beaux- Arts et d’Archéologie puis, dernièrement au musée du Temps à l’occasion de l’exposition consacrée à Vauban, ce formidable outil pédagogique, dans une ville où les fortifications de Vauban ont été inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, est désormais invisible ou, au mieux, relégué dans une quelconque réserve.

Pourquoi n’envisage-t-on pas de le présenter à la Citadelle, au cœur même de l’œuvre de Vauban ?

L’aune de Besançon (Façade de l’hôtel de ville)

Elle avait disparu et l’on s’en inquiétait. Malveillance ou opération de sauvetage ? Finalement la revoici sur la façade de l’hôtel de ville, et elle est même assortie d’un superbe panneau signalétique mis en place par la Région Franche-Comté : nous savons alors tout de l’aune de Besançon et de son histoire. Malheureusement, tout à côté se trouvent, en fort mauvais état car ils ont été maltraités, les vestiges d’un système d’éclairage du XIXè siècle, comme on en trouve encore de nombreux et intéressants exemples dans la Boucle.

Palais Granvelle Musée du Temps

Devant bien des exactions et des disparitions actuelles, la R.V.B. se félicite d’avoir financé, il y a déjà un certain nombre d’années, la copie de la petite sirène ubérale de la rue Charles Nodier.

L’œuvre originale de Lulier est désormais bien à l’abri au musée du Temps, mais on regrette que le mécénat de notre association ne soit alors pas mentionné. Il en est de même, toujours dans ce musée, pour les horloges de clocher voisines : la R.V.B. avait largement participé à leur achat…

Fontaine des Carmes (83, Grande rue)

Vous êtes nombreux à déplorer l’état dans lequel se trouve le Neptune de cette fontaine du XVIè siècle du sculpteur Claude Lulier. Pour tenter de trouver des solutions, une rencontre avec le maire adjoint Christophe Lime et la DRAC a été sollicitée il y a quelques mois par la RVB.

A ce sujet rappelons nous ce qu’écrivait Eveline Toillon dans le bulletin de liaison de la R.V.B. n°25 de juin 1990.

« …On peut lire en 1924 dans le compte rendu d’une délibération du Conseil Municipal :

« …C’est ainsi qu’il est pénible de voir, dans la Grande rue, cette jolie fontaine ornée de Neptune et dont l’état est regrettable ; cette malheureuse divinité, en effet, est depuis longtemps privée de son trident, en sorte qu’elle lève d’un air piteux un bras devenu inutile ».

Ces dernières années, pour s’emparer du trident, certains n’ont pas hésité à briser le bras de la statue et à abîmer le genou sur lequel le manche reposait. »

Aujourd’hui, plus qu’hier, une solution urgente s’impose. Nous en reparlerons bientôt.

8, rue d’Arênes D’autres portes en danger

Depuis quelques temps, les portes originelles du bel immeuble Louis XV ont été retirées. Conservées, elles sont malheureusement entreposées dans l’escalier de la cave. Outre le danger de les voir rapidement rongées par l’humidité, il est triste d’assister à un nouvel exemple de disparition de portes anciennes…

Ancien hôtel Pusel de Boursières, 16, rue Chifflet . Mise en place du plan de sauvegarde et de mise en valeur du centre ancien (P.S.M.V. Centre) : urgence

Le grand retard dans la mise en place effective du P.S.M.V pour la boucle présente de nombreuses conséquences néfastes. L’une d’entre elles est le saccage méthodique de cet hôtel du XVIIIè siècle. Hélas non protégé par les Monuments Historiques et contrairement aux assurances données à propos de sa conservation, celui-ci est désormais profondément dénaturé. D’énormes lucarnes mal disposées ont par exemple éventré sa toiture. Un gros trou perce désormais l’allée cochère et les cloisons anciennes d’une grande part du rez- de-chaussée sont tombées. Les cheminées du rez-de-chaussée ont été arrachées. L’une d’entre elles était un très rare exemple d’incrustation de petits décors d’albâtre…

Nous dénoncerons une nouvelle fois cette situation, à la prochaine réunion du Comité local des secteurs sauvegardés.

Hôtel Henrion de Magnoncourt 7, rue Charles Nodier, siège de la Direction Régionale des Affaires Culturelles

Ce très bel édifice construit en 1776 par l’architecte bisontin Claude-Joseph-Alexandre Bertrand pour le compte de Claude-François Henrion de Magnoncourt, devient en 1842 la propriété de la famille de Longeville. Il ne subit pas de modifications importantes jusqu’à son aménagement et son extension pour l’installation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs.

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